La parole des dirigeants n’a jamais eu autant de poids. À l’heure où la méfiance envers les marques grandit, les voix individuelles – sincères, incarnées – gagnent en crédibilité. Et avec elles, l’opportunité de transformer son image personnelle en levier stratégique.
La défiance envers les marques pousse les consommateurs comme les partenaires à chercher des repères plus humains. Dans ce climat, les dirigeants ne sont plus seulement les visages de leur entreprise : ils en deviennent les ambassadeurs. Une prise de parole régulière, structurée et authentique peut renforcer la crédibilité d’une marque, nourrir la relation client et même influencer des décisions d’achat. Ce rôle d’influence s’exerce d’abord sur les plateformes digitales, avec en tête LinkedIn, Twitter/X et Instagram, où se joue une grande partie de la conversation B2B.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes: 82 % des personnes font davantage confiance aux entreprises dont les dirigeants s’expriment publiquement sur les réseaux sociaux. Dans un monde professionnel où le digital influence directement les décisions d’achat, cette présence est loin d’être accessoire. Elle devient une composante centrale de la réputation d’une entreprise, et un puissant vecteur de différenciation dans un environnement saturé de messages institutionnels.
Se rendre visible en tant que dirigeant, c’est affirmer une vision. C’est aussi une façon de montrer son expertise, ses valeurs et son engagement, tout en valorisant l’activité que l’on porte. Un bon personal branding ne se contente pas de raconter une success story: il crée un lien direct avec l’audience. Il permet aux dirigeants de se positionner comme des référents dans leur domaine, de fédérer leurs collaborateurs et de susciter la confiance de leur écosystème – clients, partenaires, recruteurs.
Il agit également comme un catalyseur de culture interne. Un dirigeant qui partage ses convictions sur le long terme contribue à aligner son entreprise autour d’une vision commune. Il devient une figure inspirante, capable de générer de l’engagement bien au-delà de sa seule fonction hiérarchique. En incarnant les valeurs de l’entreprise, il donne du sens aux actions, au discours de marque et à la stratégie globale.
Le personal branding repose d’abord sur la clarté : savoir ce qu’on veut transmettre, à qui, et à partir de quelle légitimité. Les formats peuvent varier – anecdotes, réflexions, coulisses d’un projet – mais l’important est de viser la régularité. Mieux vaut un post sincère toutes les deux semaines qu’une série de publications trop léchées mais déconnectées. Les leaders les plus efficaces sur les réseaux sont ceux qui osent un ton personnel sans chercher la perfection. On veut de l’au-then-ti-ci-té !
L’idée n’est pas de devenir influenceur, mais d’adopter une posture de dialogue. En répondant aux commentaires, en engageant la discussion sur des sujets de fond ou d’actualité, les dirigeants construisent une relation durable avec leur audience. Quelques bonnes pratiques émergent : publier au moins quatre fois par mois, intégrer cette habitude dans son agenda sans s’y contraindre, et surtout, rester fidèle à son style. Le naturel prime sur le vernis.
Le personal branding n’est donc ni une tendance ni un outil accessoire. Pour les dirigeants, c’est une manière d’assumer leur rôle dans un écosystème en quête de sens et de repères, et d’affirmer une parole singulière, à la croisée de l’humain et du professionnel.
Contact : Sylvain Vandeven - sylvain.vandeven@infine.net - +32 4 340 12 60