Sanctions renforcées, perte de données, IA et nouvelles plateformes conformes : sept ans après son entrée en vigueur, le RGPD continue de façonner en profondeur les stratégies digitales. En 2025, il ne s'agit plus seulement de respecter la loi, mais d'adapter l'ensemble de son marketing à une nouvelle réalité.
Entré en vigueur en 2018, le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) n’est plus une nouveauté. Pourtant, sept ans plus tard, il continue de bousculer les pratiques marketing. En 2025, le cadre réglementaire ne cesse de se renforcer : contrôles plus fréquents, sanctions plus lourdes, utilisateurs de plus en plus vigilants.
Aujourd’hui, les internautes veulent comprendre et choisir. Le marketing intrusif, c’est fini ! Le refus des cookies devient la norme pour une part croissante du public (jusqu’à 30 %), ce qui oblige les équipes marketing à repenser la manière dont elles collectent, utilisent et conservent les données. Ajoutez à cela les controverses liées à l’IA générative (notamment chez Meta), et vous obtenez un paysage digital où la conformité RGPD n’est plus une contrainte périphérique, mais un levier stratégique à part entière.
Ces dernières années, les contrôles se sont multipliés, tant de la part de la CNIL que des autres autorités européennes. En cas de non-conformité, les sanctions sont lourdes : jusqu'à 20 millions d'euros ou 4 % du chiffre d'affaires annuel. S'y ajoutent des conséquences sur l'image de marque et la relation client.
Par ailleurs, les questions liées à l'intelligence artificielle complexifient encore le paysage : les données personnelles peuvent-elles être utilisées pour entraîner des modèles IA ? Meta, par exemple, s'octroie depuis mai 2025 le droit d'utiliser les contenus publics de ses utilisateurs à cet effet, sauf refus explicite. À bon entendeur…
Pour éviter les dérapages, les professionnels du digital se tournent vers des solutions techniques conformes. Parmi les plateformes de gestion du consentement (CMP), des outils comme Didomi, Axeptio ou Cookiebot permettent de centraliser les préférences utilisateurs.
En matière d'analyse d'audience, Matomo, Plausible ou Fathom se présentent comme des alternatives sérieuses à GA4, souvent critiqué pour son hébergement américain.
Côté CRM et e-mailing, MailerLite ou Brevo (ex-Sendinblue) intègrent nativement la gestion des consentements. Les formulaires comme ceux de Tally ou Typeform doivent être correctement paramétrés pour gérer le double opt-in.
La mise en conformité ne doit plus être perçue comme un frein, mais comme un gage de professionnalisme. Certaines marques affichent désormais leurs engagements RGPD comme un argument marketing à part entière. Cela passe notamment par la transparence : mentions claires, politique de confidentialité lisible, audit RGPD régulier, et sensibilisation des équipes marketing.
En 2025, la protection des données personnelles n'est plus seulement une affaire juridique : c'est un enjeu d'image, de performance et de durabilité de la relation client.
Pour les marketeurs, le défi est désormais clair : il ne suffit plus d’être conforme, il faut être cohérent. À l’heure où chaque donnée partagée est un acte de confiance, le respect du RGPD devient bien plus qu’une obligation légale - il incarne la promesse d’un marketing plus responsable, plus durable, et surtout, plus humain...
Contact : Céline Joris - celine.joris@infine.net - +32 4 340 12 60